La biodiversité de l’île de Batz
La faune de l’île de Batz repose principalement sur les oiseaux marins qu’ils soient sédentaires ou migrateurs. Les saisons, les marées et la météo créent des situations singulières qui permettent un renouvellement constant des observations d’oiseaux. Cette singularité permet d’approcher le nombre de vingt espèces d’oiseaux marins observables à un moment de la journée, sur une plage du littoral nord îlien, mais aussi à l’absence totale d’oiseaux à un autre moment de cette même journée sur le même site.
Un peu d’histoire
Dans ses observations réalisées entre 1794 et 1795, Jacques Cambry, déclare sur l’île de Batz : « les rochers qui l’entourent sont surchargés d’oiseaux marins. » Le goéland est le seul oiseau cité dans son récit.
L’histoire de la faune de l’île de Batz est aussi constituée par le nombre élevé de très petites fermes toutes indépendantes dans la production de lait, de viande mais aussi par la nécessité de disposer d’un cheval de labour. Jacques Cambry rapporte quelques chiffres : environ 200 vaches ou génisses, 80 chevaux et des « cochons engraissés par la chair de berniques qu’on fait bouillir ». Les lapins sont également observés sur l’île dès cette fin de 18ème siècle.
Au début du 20ème siècle, la plupart des familles élèvent un ou deux cochons destinés à la consommation personnelle avec le grand principe « tout est bon dans le cochon ». Les chasseurs sont plusieurs dizaines et profitent de la fréquentation des oiseaux d’eau migrateurs sur les plans d’eau douce, de l’étourneau l’hiver, du lapin de garenne mais aussi des oiseaux marins « consommables » parmi les lesquels le courlis cendré et même l’huîtrier pie.
Jusqu’au milieu du 20ème siècle, l’escargot a été récolté et vendu sur le continent par quelques familles pour compléter les revenus.
Plus récemment, l’absence d’animaux prédateurs et la diminution du nombre de chasseurs ont généré deux petits bouleversements écologiques : les lapins de garenne en 2010 et les ragondins qui ont atteint un nombre insupportable pour l’agriculture.
Économie locale et faune
L’ornithologie n’a pas, contrairement à Ouessant, un impact économique important.
Une ferme équestre permet la réalisation de sorties encadrées en été. Les chevaux retournent sur le continent après la saison estivale à l’exception d’une vingtaine de chevaux dépendant de quatre propriétaires îliens. Ces chevaux contribuent à l’entretien des dunes.
Une ferme « bio » propose du lait en vente directe. Ces vaches laitières, bientôt une demi-douzaine, sont probablement les plus heureuses de France et sont peuvent être observées dans les dunes du Nord de l’île en face de l’île des prés. Ces vaches sont régulièrement photographiées. La production laitière n’est pas « poussée » : seulement une vingtaine de litres de lait par jour pour l’ensemble du groupe.
Quelques chiffres
L’INPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel) a recensé 555 espèces sur l’île de Batz. Ces données sont à modérer car certaines espèces n’ont été aperçues qu’une seule fois et d’autres espèces ont colonisé ou fréquenté très récemment l’île de Batz sans ajout à cette cartographie.
Ainsi, selon l’INPN, 146 espèces d’oiseaux sont susceptibles de fréquenter l’île de Batz contre 194 réelles observations d’espèces d’oiseaux différentes selon la LPO et son réseau d’associations partenaires. Parmi les plus vieilles observations de la LPO et de ses partenaires : le chevalier arlequin en 1996 et la tourterelle des bois en 1985.
Autres groupes :
- Mammifères : le hérisson d’Europe, le ragondin, le lapin de garenne, le rat surmulot, le mulot sylvestre et la taupe d’Europe ont été observés sur l’île de Batz en 2024. Un nid de vison d’Amérique a été identifié à Ti Saozon à l’occasion d’un comptage de nidification de cormorans huppés.
- Mammifères marins : une petite colonie de phoque gris est observable sur l’îlot Ti Saozon. Ces phoques fréquentent les plages du Nord de l’île mais peuvent être surpris à Porz Aliou ou dans le port.
- Odonates (demoiselles et libellules) – treize espèces ont été recensées par l’INPN mais deux nouvelles espèces ont été observées en 2024.
- Chauve-souris – neuf espèces ont été observées en 2023.
- Amphibiens – le crapaud calamite est présent essentiellement sur la partie Ouest de l’île de Batz. Il a bénéficié, en 2024, d’une action de protection par la création de zones de compensation pour espèces protégées dans l’Est de la mare du Prad.
Plateforme d’observations
En 2024, l’île de Batz a atteint le deuxième rang breton, derrière Ouessant et devant Sarzeau, concernant le nombre d’observations d’oiseaux (29105 observations – source Faune Bretagne 2025).





